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Institut Psychanalytique S.Spielrein
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15 juin 2012

Introduction aux travaux de la Société du Jeudi.

Introduction aux travaux de la Société du Jeudi.

 

La pensée occidentale du XXI° siècle est en rupture majeure avec ses courants fondateurs issus des plis et déplis alternatifs du classicisme et de l’académisme tant dans la relation gérant le rapport à l’Autre que dans la structure même dela pensée. Bien au-delà d’une dynamique oedipienne de Révolution, nous sommes réellement dans la refondation de la conscience d’être humain.

Ainsi il devient de plus en plus difficile pour un psychanalyste d’adapter les schémas, les principes et les reflexes culturels de l’Age d’Or de sa discipline à la société actuelle.

Certainement, en son temps, était-ce également la pensée de Freud après le choc universel dela Grande Guerre… La disparition de la Wiener Secession, la banalisation de la TSF, la mécanique quantique et le dépôt du brevet dela fermeture Eclairne sont que quelques moments d’une époque aussi radicale qu’aujourd’hui, menant déjà au style international porté par l’Art Déco, autant que peut l’être maintenant le Pantone ou le consensus graphique RGB (Red Green Blue).

Cependant il faudra encore attendre jusqu’à la dépression généralisée de la fin des années 1990 pour réellement commencer à verbaliser ce qui définit l’homme occidental à savoir un individualisme en réseau, interagissant sur un contenu numérique en constante redéfinition.

Disparition des contraintes de temps et d’espace, d’absence ou de présence du sujet. Le Surmoi tend à devenir non plus un principe culturel, mais une règle contextuelle et temporaire régissant les échanges d’un groupe de travail ou de discussion, personnalisant autant d’avatars du Moi que de centres ou de types d’intérêts, souvent étanches et étrangers l’un à l’autre.

Même si déjà des tentatives d’éthiques globales tentent de canaliser vers la définition simpliste de la liberté à savoir « ma liberté s’arrête à celle des autres ».

 

Bien que nous soyons encore dans une phase d’adaptation gloutonne, nous commençons à percevoir les bénéfices d’un Moi démultiplié non astreint au temps ou à la contrainte géographique, dans un monde de plus en plus cartographique. Il serait plus sage de parler de « Mes libertés », si antagonistes et contradictoires soient-elles.

 

Nous avons donc maintenant la possibilité d’être à la fois ici et ailleurs, d’être présent et à la fois absent. Nous avons la possibilité de reformater en permanence notre histoire numérisée sur la majorité des réseaux sociaux, nous permettant d’être non seulement ici, mais d’être en même temps avant. Il m’est possible de remodifier mes anciens billets de ce blog pour réorienter votre réflexion et modifier notre échange.

Il ne semble y avoir plus qu’un seul frein à cette liberté exponentielle … la conscience de notre propre mort à venir.

Pas celle de nos réguliers hara-kiris digitaux mais bien notre retrait volontaire ou involontaire du monde biologique.

Peut-être est-ce même la dernière problématique anxiogène qui nous relie à l’univers freudien.

 

Mais qu’est-ce donc que MA mort pour un Moi définitivement multiple, qu’est ce que LA mort aujourd’hui ?

                       

 

mort 

 


Fabrice Kaplan-Laudrin, IPSS, billet du 27 mai 2012

kaplan-laudrin@ipss.info


 

 

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